Top 10 de K’euroline (2021)

Publié par Le chat solitaire (Skinner) le

“Holà, holà, les ami.e.s, comment allez-vous ? Après que mon “éminent” collègue vous a fait part de ses jeux préférés, j’ai le plaisir non dissimulé de partager avec vous mon top de 2021, consacré, bien évidemment, aux jeux intelligents ! C’est donc à moi que le chat a confié sa plume, pour l’intégralité de cet article. J’espère de tout coeur qu’il vous plaira !”

Alors, si vous avez déjà eu l’occasion de parcourir le top de notre cher Sinatrash, vous constaterez que mon article suit les mêmes règles que le sien. Je vous les remémore tout de même ici :

  1. Tous les jeux de ce top sont issus de la ludothèque de notre cher chat. C’est là d’ailleurs un point douloureux pour moi, car sa collection n’est pas réellement digne d’un Eurogamer qui se respecte. Mais cela ne m’empêche heureusement pas d’avoir quelques chouchous aux qualités indéniables.
  2. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce top n’a pas pour optique de sélectionner des jeux apparus en 2021. Ce sont là plutôt tous mes jeux préférés actuellement !
  3. Mes goûts ayant tendance à varier, les jeux de cette liste ne sont en aucun cas un classement déterminé par les notes de leur éventuelle critique. Ce sont, comme qui dirait, mes préférés en ce jour.

Et pour terminer, pour toutes les lectrices et les lecteurs qui ne me connaîtraient pas, je suis K’euroline, modeste joueuse et intervenante régulière dans les articles du chat. Ma passion se porte pour les jeux de stratégie dans lesquels le hasard n’impose pas sa loi. J’affectionne en particulier les jeux de gestion, mais aussi les jeux qui n’utilisent pas de dés en général. Je n’ai rien contre les surprises, du moment qu’elles ne détruisent pas ce que j’ai difficilement conçu. Ah, et contrairement à Sinatrash qui ne jure que par ça, je ne suis, de loin, pas une adoratrice revendiquée des épées, fusils d’assauts, monstres à six yeux et autres diableries qui laissent des trainées de sang derrière elles. Mais cela ne m’empêche pas pour autant d’apprécier certains jeux offrant des combats, du moment qu’ils n’en perdent pas toute subtilité.

Allez, je ne vous fait pas attendre plus longtemps, on commence tout de suite !

#10 – Le Havre

Voilà typiquement un jeu que j’adore mais auquel je n’ai plus joué depuis longtemps, la faute au chat et à Sinatrash qui monopolisent la table pour s’adonner à leurs jeux sombres et hasardeux.

Le Havre est le seul jeu d’Uwe Rosenberg que nous possédons à la maison. Sa jolie présentation et sa mécanique bien huilée en firent un sujet de choix dans la ludothèque, des années en arrière, poussant même le chat à réclamer Agricola pour son anniversaire. Malheureusement, ce dernier ne s’imposa jamais et nous quitta pour un nouveau foyer ; le Havre redevint l’unique coq allemand de la basse-cour.

Ce que j’apprécie dans le Havre, c’est que sous ses airs sérieux de jeu de gestion, il nous procure un plaisir accessible et immédiat, proche de la détente. Comme il ne propose pas d’adversaire fictif, on peut se concentrer sur notre petite gestion sans la moindre pression. Le jeu n’en démeure toutefois pas moins un défi dans lequel on tente avec ardeur de pulvériser notre record.

D’après les dires, il existerait néanmoins un combo ravageur dans le Havre, de quoi atteindre les 1’000 ou 10’000 points, je ne sais plus. Le chat et moi n’y avons pas suffisamment joué pour le trouver, ce qui n’est pour ainsi dire pas une mauvaise chose.

Un jeu solide et plaisant dans l’ensemble mais qui sortirait davantage avec la présence d’un Automa ou autre IA du genre.

Source : Gary James (BGG)

#09 – The City of Kings

“Oh non, me dis pas que t’as mis ce truc dans ton top ! Ce jeu aurait jamais dû exister, t’entends ? Jamais !!! “

Eh bien, qu’est-ce qui t’arrive mon petit Sina’ ? Tu n’aimes soudain plus les jeux avec des guerriers et des monstres ? Hihi ! Naturellement, tu conviendras qu’il me faut à présent expliquer aux lecteurs et lectrices ta réaction.

The City of Kings était, à la base, un jeu destiné à Sinatrash. Pas étonnant lorsque l’on découvre, dans cette grosse boîte noire, un matériel digne des meilleurs jeux d’aventure et Dungeon Crawler. Notre ami Sina’ pleurait d’émotion devant ces gigantesques fiches de personnage, ces monstres à multiples capacités et ces dizaines de points d’expérience à accumuler. Puis le pauvre a fini par perdre son enthousiasme en constatant l’aspect Euro évident du jeu. Pas de dés pour effectuer des attaques, des calculs à n’en plus finir, aucune réelle aventure… Autant dire qu’il était dégoûté, et c’est fort dommage quand on voit le potentiel du jeu.

Si je devais comparer The City of Kings à un autre titre, cela serait Andor : un univers d’épées et d’armures cachant un jeu d’optimisation. Et même si cela peut en fâcher quelques un.e.s, je vois là une excellente idée d’attirer un autre type de joueurs.

Dans The City of Kings, vous incarnez un personnage (ou deux si vous jouez en solo) qui devra protéger son royaume d’un invasion de monstres. Ces derniers viennent en jeu avec des capacités aléatoires et nécessiteront une coordination travaillée de la part des héros pour être vaincus.

En plus de ses capacités, chaque héros a sous ses ordres un villageois qui parcourt le plateau pour récolter des ressources, ressources qui se révéleront utiles pour, par exemple, construire des pièges et confectionner de l’équipement.

Comme dans bon nombre de jeux coopératifs et solo, nous sommes pressés par le temps, et nos actions sont limitées. Des choix s’imposeront.

The City of Kings est un beau gros jeu solide dans sa mécanique mais aussi difficile à sortir, en raison de la pléthore de matériel.

Mauvaise nouvelle !

“Il s’agit là du seul jeu du top indisponible en français !”

Ah ben oui, c’est vrai, mais c’est plutôt une bonne nouvelle tout compte fait, non ? Surtout si l’on compare mon top avec celui de Sina’ qui est beaucoup trop snob pour se contenter de jeux dans la langue de Molière…

Source : Frank West (BGG)

#08 – Spirit Island

En plaçant Spirit Island dans mon top, j’entends déjà des commentaires satisfaits. Mais je peux entendre autre chose également : “Pourquoi la 8ème place seulement ?”

De par son succès monstre, Spirit Island s’inscrit aujourd’hui aux jeux qu’on n’aurait presque plus besoin de présenter. Mais on va tout de même le faire rapidement.

Nous incarnons des esprits, entités vénérées d’une île perdue au milieu de l’océan peuplée par ses habitants que l’on appelle les Dahans. Un jour, la paix et tranquillité qui caractérisent cette île sont bouleversées par l’arrivée de colonisateurs. Cette invasion se devra d’être stoppée par les esprits qui, à l’aide de pouvoirs redoutables, sèmeront la destruction et la peur parmi ces visiteurs hostiles.

En terme de mécanique, nous avons droit à ce qui se fait de plus savoureux : nous programmons nos tours avec des pouvoirs aussi divers que variés, ouvrant la porte à des combos particulièrement alléchants. Pas de tirage de quoi que ce soit pour évaluer l’étendue des dégâts, tout devra être calculé à l’avance. Si votre cerveau chauffe, pas de panique, cela signifie que vous en avez un, ce qui est moins sûr concernant certains jeteurs de dés de ma connaissance…

“Et gna gna gna gna !”

Pour ce qui est de la rejouabilité, on ne s’inquiète pas, car elle est colossale, même avec la boîte de base uniquement. Il y a tant de scénarios et modes de difficultés que cela en donne des frissons.

Dans l’ensemble, Spirit Island est parfait dans son genre. Mais alors pourquoi occupe-t-il seulement la 8ème place de ce top ? Pour la simple raison qu’il n’est pas forcément le plus adapté pour du solo.

Il est possible de jouer avec un seul esprit dans Spirit Island, mais cela implique de renoncer à des combos si intéressants ! On peut aussi jouer avec deux esprits, mais cela ne conviendra pas à tout le monde. A l’instar du chat, je ne suis pas très friande en solo des jeux de programmation nécessitant plus d’une main de cartes (comme Gloomhaven). Dans le cas de Spirit Island, j’aurais préféré, par exemple, un système ne réclamant qu’une main de cartes mais avec des pouvoirs extérieurs se déclenchant automatiquement sous certaines conditions, comme si un esprit allié contrôlé par le jeu venait nous fournir des coups de main de temps en temps.

Mais pour le reste, nous avons affaire à du top notch.

Sûrement l’un des meilleurs jeux coopératifs au monde, mais pas le meilleur en solo, je dirais.

Source : Evan Dunn (BGG)

#07 – Vinci

Les connaisseurs reconnaîtront peut-être ce vétéran issu de l’année 1999. Car Vinci vit dans l’ombre d’un successeur extrêmement connu. Leur mécanique est similaire, mais leur aspect est loin d’être le même.

Ce petit frère à la renommée mondiale se prénomme Small World. Si vous savez jouer à ce dernier jeu, vous savez par défaut jouer à Vinci. L’action de ce dernier se déroule d’ailleurs sur un grand plateau (quel que soit le nombre de joueurs) représentant l’Europe. Les peuples évoluent sur la carte en tant que jetons en bois. Un peu vieillot, certes, mais très agréables à manier.

Avant d’entrer dans les détails de ce numéro 7, je vais vous confier un petit secret : le chat déteste Small World. Enfin, il ne le déteste pas à proprement dit puisqu’il s’agit presque du même jeu que Vinci (qu’il apprécie grandement), seulement qu’il n’a jamais pu accepter les illustrations cartoon de Small World ni son absence de mode solo.

Car oui, contrairement à Small World, Vinci peut se jouer seul, grâce à une variante officielle incluse dans les règles ! Et ce qui est impressionnant, c’est de voir à quel point cette variante est bien conçue pour l’époque, car elle nous fait affronter des joueurs fictifs, et sans ajout de matériel (à l’exception d’un d6 pour trancher les égalités) ! Le principe tient sur une seule page et fonctionne parfaitement, bien que cela implique quelques calculs et tirages de dé. Les adversaires fictifs sont efficaces et difficiles à battre, surtout si vous augmentez la difficulté comme le proposent les règles.

Le seul point noir vient peut-être de l’équilibrage : un habitué du jeu constatera que certaines situations, bien que peu fréquentes, peuvent tenir les joueurs fictifs en respect si elles sont bien exploitées.

Malgré tout, mon intérêt pour Vinci n’a pas fluctué avec les années. Aussi, je déconseille formellement au chat de revendre sa boîte s’il ne veut pas avoir une vilaine petite surprise avec son Kingdom Death: Monster !

Source : Martin (BGG)

#06 – Terraforming Mars

Après avoir vu Spirit Island dans mon top et maintenant Terraforming Mars, vous vous dîtes que j’ai bon goût, et vous avez tout à fait raison !

Terraforming Mars se distingue des autres jeux de gestion notamment du fait de son thème extrêmement fort. Là où ses concurrents ont tendance à proposer des expériences quelque peu abstraites, lui nous fait directement décoller en fusée pour attérir sur la planète rouge. Et là, on constate qu’il y a du boulot : il faut planter des forêts, ériger des océans, augmenter la température, construire des cités etc.

Tout cela se fait à coups de cartes “technologie” qu’il faudra choisir minutieusement étant donné notre budget (qui est de plusieurs milliards, il ne faut pas rigoler non plus). Mais pas de panique, car ce dernier explosera à mesure que la planète se terraforme : plus vous participerez au projet, plus vos recevrez de billets à 10 chiffres pour la suite. Un sentiment de puissance grandissante digne des meilleurs Engine-Building !

Mais ce qui m’empêche de vouer un culte certain à ce jeu, c’est son mode solo qui, malgré ses qualités indéniables, ne satisfait qu’à moitié mes attentes. A entendre les joueurs, son principal atout est de ne pas proposer un énième “Beat your own score” souvent propre aux jeux de gestion. A la place, nous devons terraformer Mars sans aide, dans un délai strict. Et c’est très amusant ! Enfin, surtout au début, quand on s’acharne à triompher du mode. Mais une fois qu’on y parvient, on se retrouve lassé de la faible difficulté. Et qu’est-ce qu’il nous reste à faire dans ce cas ? Recommencer et battre notre meilleur score. Comme un sentiment de déjà-vu.

Le chat et moi ne possédons pas les extensions et ignorons par conséquent ce qu’elles apportent éventuellement au mode solo. Mais comme le chat ne veut pas me donner les numéros de sa carte de crédit, je risque d’attendre longtemps avant de les voir arriver chez nous.

En conclusion : un jeu de gestion tout à fait remarquable au thème fort, mais qui, en solo, s’avère finalement être un Beat your own score déguisé (mais l’un des meilleurs dans le domaine).

Source : Derek Jorgensen (BGG)

#05 – Mage Knight (Edition non Ultimate)

Eh oui, il s’agit là du premier jeu à figurer dans mon top ainsi que celui de Sinatrash.

Et autant être claire, cela sera le dernier !

“Dommage, je commençais à croire que tu avais de bons goûts, mais non…”

A l’instar de The City of Kings (que vous retrouverez plus haut dans ce top), Mage Knight peut, de par son thème, se faire passer pour un jeu bourrin, réservé aux amateurs de dés et de chaos.

Mais non, Mage Knight est plus subtil que ça et se réserve aux joueurs et joueuses sérieux, qui n’ont pas peur d’investir un peu de matière grise dans leurs expériences ludiques. Car dans Mage Knight, le hasard est limité et rien ne s’obtient sans efforts. Tout ou presque se résout avec d’habiles combinaisons de carte : le mouvement, le combat, la diplomatie, la magie etc.

Tout comme dans Terraforming Mars, vous vous surprendrez à partir de peu et finir avec énormément. Votre personnage démarre avec un deck de base maigre et limité, et ce seront ses exploits qui permettront l’ajout de nouvelles cartes.

L’un des points très positifs de Mage Knight est qu’il s’agit d’un jeu idéal pour le solo. Vous n’avez qu’un personnage à jouer, et cela sera amplement suffisant. De plus, la difficulté est paramétrable à souhait, sertie d’une immense richesse, garantissant à chaque fois des parties uniques.

Mais prenez garde, car Mage Knight s’adresse à un public averti, la faute à une durée de jeu élevée et des règles touffues, même si très bien expliquées.

Si vous hésitez, la critique du chat vous aidera peut-être à vous faire un avis. C’est juste ici.

Source : Konwacht (BGG)

#04 – Imperium Classics/Legends

S’il y a bien un jeu qui a créé la surprise chez nous cette année, c’est celui-ci. Le chat attendait depuis si longtemps un jeu de civilisation jouable en solo (et qui soit bon dans cette configuration, surtout) qu’il a littéralement sauté sur celui-là ; pour un peu, il aurait aplati la boîte. En tout cas, il n’a pas été déçu, et moi non plus.

Imperium Classics/Legends, ce sont deux boîtes de base d’à peine 35€ offrant chacune des heures et des heures de plaisir. Le principe est simple : on se lance à la tête d’une civilisation de l’antiquité et on en défie une autre en duel. Celle possédant le plus de points de victoire à la fin l’emporte. Présenté ainsi. cela peut paraître basique et peu original, mais Imperium a plus d’un tour dans son sac, entre les 16 civilisations uniques jouables (8 par boîte de base), la quantité de développements à acquérir et maîtriser et le joueur fictif qui se révèle particulièrement coriace.

Le jeu est difficile d’accès, notamment de par ses règles peu didactiques, mais il brille de mille feux lorsqu’on comprend enfin ses subtilités. A partir de cet instant, on souhaiterait enchaîner les parties pour ne plus s’arrêter, tant il y a de stratégies à découvrir et de sensations à vivre.

Le chat vous propose sa critique ici.

Source : Daniel Thurot (BGG)

#03 – Paper Tales (avec extension)

Qui a dit que je n’aimais pas les jeux légers aussi ?

Sinatrash a tendance à lorgner les énormes boîtes, et j’avoue ne pas y être insensible non plus (je parle de grosses boîtes d’Eurogames, hein, pas de vulgaires Ameritrash !). Mais Paper Tales en a tellement sous la carrapace qu’il mérite sans distinction sa place sur le podium !

A titre de comparaison, Paper Tales fait la même taille ou presque qu’un Imperium Classics/Legends (voir mon #04) et possède une quantité de matériel équivalante. Mais la différence s’arrête là, car Imperium est un gros jeu exigeant alors que Paper Tales se rapproche d’un 7 Wonders en terme de sensations et complexité. Mais il suffit de faire deux ou trois parties pour saisir le potentiel de Paper Tales, tant le jeu propose de combos malins.

Dans Paper Tales, vous construisez un royaume sur quatre générations et tentez de marquer plus de points que vos adversaires (ou le Roi Liche en solo). Les parties sont extrêmement rapides (à peine 15 minutes si on a l’habitude de jouer vite) et appellent toutes à la revanche, la nôtre ou celle du Roi Liche. Le mode solo fait d’ailleurs partie des plus brillants que je connaisse, tant les sensations sont proches d’une partie à plusieurs !

Attention par contre, car le mode solo nécessite l’extension Au-delà des portes. Mais rassurez-vous, cette extension vous apportera d’autres éléments tout aussi indispensables, si bien que vous ne pourrez plus vivre sans.

Vous êtes encore là à me lire ? Mais qu’attendez-vous pour courir à votre boutique pour acheter ce jeu si ce n’est pas déjà fait ? Faites vite, vous ne serez pas déçu.e.s !

Critique à découvrir ici.

Source : Joseph Summa (BGG)

#02 – Scythe

Tiens, comment cela se fait qu’on n’ait toujours pas parlé de celui-là sur le blog ? Pourtant, cette jolie boîte connaît un succès certain sur la planète ludique, même s’il est réputé pour avoir déçu un joli nombre de joueurs.

“Comme moi, par exemple !”

Oui, mais toi, il y a tout qui te déçoit, de toute façon !

Ce qui semble le plus agacer, c’est que Scythe n’est pas un véritable 4X (eXploration, eXtermination, eXploitation et eXpansion), mais avant tout un Eurogame concentré sur la gestion. Malgré les terrifiantes machines de guerre qui ornent la couverture de la boîte, il ne sera ici pas question de combats épiques, mais plutôt de guerre froide, où les forces militaires servent majoritairement de dissuasion.

Dans Scythe, vous prenez la tête d’une faction plongée dans un début de XXème siècle alternatif sur la vieille Europe. Votre but : obtenir des ressources et les dépenser pour consolider votre faction et contrôler de nouveaux territoires. Vos quatre actions disponibles fonctionnent en deux temps. Le premier permet d’effectuer des déplacements, acheter des ressources, démarrer une production sur ses territoires ou de gagner en puissance militaire. Le deuxième donne la possibilité de payer des ressources contre des machines de guerre, des améliorations, des recrues fournissant des bonus réguliers ou des bâtiments. Plus vous parviendrez à appliquer à la fois les deux temps de vos actions, plus vous serez rapide à évoluer et donc efficace !

Bien que le jeu se concentre en grande partie sur la gestion pacifique de ressources, vous risquez d’avoir tôt ou tard recours au combat, car les nations qui vous entourent ne sont pas des plus amicales. Le combat est peut-être ce que j’apprécie le moins dans ce jeu, car il se résume à miser secrètement de la puissance militaire (qui est une ressource en soit) ; le joueur en possédant le moins étant aussitôt repoussé. Et même si cette part de bluff repose sur des décisions stratégiques, il est vraiment frustrant de perdre un combat vital pour avoir misé seulement 1 de puissance militaire de moins que l’adversaire.

Mais ce n’est en aucun ça qui saura saboter l’immense égard que je porte à ce jeu. Scythe est profond et astucieux. Son mode solo nous fait d’ailleurs affronter un Automa, ce qui est tout à fait passionnant. Il est également possible de dupliquer le deck de cartes relatif à ce mode pour affronter plusieurs Automa à la fois. Mais attention, car ce dernier mode n’est pas forcément aussi pertinent que le 1 vs 1, les Automa ayant tendance à se battre en eux sans faire attention à vous, si vous décidez de vous développer dans votre coin.

A noter que le jeu a eu le droit à de jolies extensions, notamment le Réveil de Fenris qui permet de jouer à Scythe en campagne. Bon, je n’ai pas encore essayé, c’est vrai, mais cela a l’air prometteur !

Source : Steven Castro (BGG)

#01 – Projet Gaïa

Sinatrash n’aura eu aucun mal à choisir le numéro 1 de son top. Eh bien moi non plus.

J’ai naturellement beaucoup d’affection pour les autres jeux de mon top, mais tous possèdent un petit quelque chose les éloignant de la perfection. Pour Scythe, il s’agit des combats. Pour le Havre, c’est l’absence d’adversaire fictif. Pour Paper Tales, c’est que cela reste un petit jeu. Pour Spirit Island, c’est le manque d’intérêt de contrôler un seul esprit en solo…

Mais pour ce qui est de Projet Gaïa… il n’y a rien à dire. Nous nous sommes hissés au rang de chef d’oeuvre absolu. En plus de me laisser rêveuse avec toutes ses jolies planètes, le jeu nous offre ce qui se fait de mieux en terme de gestion, avec une absence totale de hasard et une profondeur inégalée. Il y a tant à faire et à apprendre que cela peut faire peur. Tout semble avoir été parfaitement travaillé, car je n’aperçois aucune faille dans l’équilibre. Les nombreuses factions apportent quant à elles une variété gigantesque, certaines étant plutôt communes et accessibles tandis que les autres carrément asymétriques. En tout cas, pas de chaos généré par des combats : ici, personne n’a le droit de s’attaquer !

Pour résumé, dans une partie de Projet Gaïa, on commence par construire des mines sur les planètes d’un système. Ces mines vont générer du minerai, permettant de construire de nouvelles mines ou d’améliorer les précédentes en comptoirs qui feront gagner des crédits. Ensuite, ces comptoirs pourront être changés à nouveau, par exemple en centres de recherche, pour acquérir de précieuses tuiles. Il sera aussi possible de progresser sur des arbres technologiques grâce à des points de recherche. L’intelligence artificielle, ressource représentée avec des cubes verts tanslucides, sera l’opportunité de conquérir des mondes lointains ou de s’établir sur les planètes Gaïa, recouvertes de végétation. Notre faction peut également accumuler de la puissance afin de s’offrir des bonus immédiats, voire de transformer des planètes nébuleuses en planètes Gaïa ! Et j’en passe. Il y a vraiment beaucoup de choix !

En solo, nous tentons de lutter contre à un joueur Automa malin et agressif dans ses conquêtes spatiales, avec plusieurs niveaux de difficulté. Le grand luxe ! Mon seul souhait aurait été d’avoir la possibilité d’affronter plusieurs Automa à la fois, mais qui sait, peut-être que la communauté de BGG pourrait nous aider dans le domaine ! Mais de toute façon, il y a déjà tellement de choses à faire en 1 vs 1 !

Quand on sait que ce jeu est le petit frère d’un autre titan ludique répondant au nom de Terra Mystica et que ce dernier possède désormais une extension pour le solo, je me dis que je risque bien de passer à la caisse.

Quel bonheur !

“Je reconnais que j’aurais pu aimer ce jeu s’il y avait eu la possibilité de se faire la guerre et de découvrir des choses étonnantes sur les planètes. On aurait eu le droit à un super 4X ! Mais bon, il aurait tout de même fallu rajouter quelques jets de dés pour que cela soit vraiment bien…”

Source : Henk Rolleman (BGG)

Mention honnorable – Glen More II : Chronicles

Un autre joli jeu de gestion, nous plongeant tout droit chez les porteurs de kilt !

Dans Glen More II : Chronicles, nous développons le territoire d’un clan écossais en sélectionnant et positionnant des tuiles. Ce territoire générera des ressources comme du bois, de la pierre, de l’orge. L’objectif, comme dans tant de jeux de gestion, sera de marquer des points. Pour cela, il faudra produire du whiskey, accumuler des tuiles Personnage, contrôler des territoires emblématiques, regrouper des Meeple écossais sur son château, vendre des ressources etc. Un système à la fois accessible et passionnant.

Le jeu de base est déjà super tel quel, mais les créateurs lui font l’honneur de lui rajouter 8 petites extensions (des chroniques) afin de personnaliser l’expérience de jeu.

Et en solo ? Eh bien l’extension Highland Games ajoute un formidable Automa pour éviter de tomber dans un nouveau “Beat your own score”. Et cet Automa peut se jouer avec n’importe quelle chronique. Grandiose !

Ce jeu aurait sans doute figuré dans mon top si je l’avais découvert plus tôt, mais pour le moment, j’en suis encore à la phase de découverte. Le chat écrira d’ailleurs sûrement un petit article dessus à l’occasion.


Et ça sera tout pour aujourd’hui, mes ami.e.s ! Je serais ravie de savoir, via les commentaires, si vous avez apprécié mon top et/ou si vous avez des suggestions de jeux à me faire !

N’hésitez pas à faire un saut sur le top de Sinatrash, ici, si vous aimez aussi les jeux thématiques avec du combat !

Catégories : Tops de jeux

3 commentaires

Saxgard · 19 novembre 2021 à 09:17

Sinatrash et K’euroline ont vraiment du goût. Bien que je n’ai pas eu la chance de jouer à 3-4 jeux de ce top .ils font tout de même partie de ma Wishlist.
Imperium finira dans ma ludothèque c’est certain, the city of king j’ose espérer qu’un jour une vf verra le jour et au lieu du jeu le Have j’ai préféré tenter A la gloire d’Odin de Rosenberg. Je suis d’ailleurs en train de lire le livre de règles et c’est vraiment du lourd.

Tous les autres jeux figures également soit dans mon top 10 (la plupart) soit au moins dans mon top 20.

Pour Terraforming Mars je te conseillerais bien la petite extension Prélude qui en plus d’ajouter des corpos et des cartes Prelude ajoutent également 2 modes solo différents. Le premier consiste à Terraformer en 12 rounds max au lieu de 14 et le second à faire je crois 63 Points avant le début du scoring final.. Ça ne change pas énorémement car il n’y a toujours pas d’ia mais ça rend le solo un peut moins facile je trouve.
Je dois avoir une bonne cinquaintaine de parties à mon actif et je me lasse pas de ce jeu. Et c’est cool de ne pas avoir à gérer et manipuler une ia. ^^
Même si il a des airs de « Battre son score » je trouve tout de même la rejouabilité énorme si on essaye de gagner avec chaque corpos et en plus de faire nos meilleurs scores possibles avec chacune de ces factions. Je me suis fixé comme objectif de faire 100 points avec chacune d’entre elle et j’ai encore jamais réussi.
Mais tu savais déjà que j’adorais ce jeu et qu’il est premier dans mon classement. 🙂

Je trouve Scythe par exemple bien plus répétitif même si j’ai adoré la Campagne que je te conseilles vivement d’essayer (peut être ta future campagne après celle de KdM?). Le contenu de cette extension est hallucinant. Pour moi c’est certainement l’une des meilleurs extension dans le monde des jds.
Par contre l’ia de ce jeu est peut être la plus laborieuse à gérer que je connaisse. Je me sers maintenant de l’application Sythekick qui gère pour moi le placement des troupes de l’ia.

Mage knight est évidemment une perle. Rien à redire. Seul défaut c’est que je le trouve difficile à sortir mais une fois sur la table c’est que du bonheur. J’espère qu’un jour il y aura une version numérique et qu’on pourra y jouer ensemble. 🙂

Projet Gaia est aussi un jeu incroyable d’une richesse folle. J’adore le côté asymétrique des factions et la quantité de possibilité qu’offre ce jeu. Seuls points qui me dérangent : le livre de règles bourrés d’erreurs, une ia pas évidente à prendre en main (notamment pour le placement des mines) et sa mise en place.
Mais il est également classé dans mon top 5.

Dans Glen More 2 on construit aussi un moteur comme dans Terraforming Mars ? Plus on avance dans la partie plus on devient puissant et on produit de ressources ? L’ia est simple à gérer ? Peut on mettre le contenu de l’extension dans la boite de base ? 🙂

    Le chat solitaire (Skinner) · 23 novembre 2021 à 10:43

    Hello, avec un peu de retard, et merci pour le commentaire !

    J’ai bien peur que The City of Kings ne connaisse jamais de VF. Ce jeu fait typiquement partie de la catégorie des jeux bons mais qui sont vite oubliés de tous ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir y jouer.

    A la gloire d’Odin semble être un des jeux de Rosenberg qui marque le plus les gros joueurs. Tu as fait le bon choix je pense. ^__^

    Ah ben si je devais un jour compléter un panier avec une extension, je pourrais me pencher sur Prelude, pour Terraforming Mars. Merci ! Mais en ce moment, j’ai envie de calmer les achats, ne serait-ce que pour quelques mois. 😀 Mais comme je l’ai dit, même s’il n’est pas 100% un Beat your own score, Terraforming Mars reste l’un des meilleurs dans le genre, et son thème très présent contribue à son succès. Mais quand je me sens d’humeur à faire de la gestion dans l’espace “réaliste”, j’aurais plutôt envie de sortir Stellar Horizons, même si ses règles sont diffiiiiiiciles à comprendre. J’en parlerai peut-être un peu dans un article.

    C’est rigolo pour Scythe, parce que moi, je n’ai jamais eu de mal à gérer l’Automa. Tout se fait en deux secondes, c’est fluide… Par contre j’ai bien du mal ailleurs, comme lorsqu’il s’agit de jouer deux personnages à Gloomhaven. Mais il faudra que je me décide à faire cette campagne de Fenris.

    Oui, ça serait sympa de jouer à Mage Knight en numérique, mais en coop évidemment : je n’aime pas le compétitif dans ce jeu xD

    Je te rejoins pour le livret de règles de Projet Gaïa. J’ai eu bien du mal aussi, surtout concernant l’Automa. Heureusement que Youtube peut se montrer utile pour ça. Mais à part ça, c’est du très lourd.

    Par rapport à Glen More 2, je ne parlerais pas vraiment de construction de moteur pour le comparer à Terraforming Mars. En fait, les tuiles qu’on place au début sont de plus en plus difficiles à activer à mesure que le jeu avance puisqu’il faut poser des tuiles à côté d’elles pour les activer. Après, là aussi on part de rien (tout petit territoire) et on finit avec beaucoup (des châteaux, plein d’Ecossais, des ressources etc). Et oui, l’IA est très facile à gérer. A nouveau, je ne la trouve pas très facile à comprendre (les règles se contentent du minimum, j’ai l’impression), mais une fois qu’on a compris, c’est extrêmement facile ! Malheureusement, par contre, on n’arrive pas à fusionner la boîte du jeu de base avec celle de l’extension, les deux possédant trop de matériel. 🙁
    Il faut vraiment que je termine mon petit article sur Glen More 2…

    Merci pour le commentaire, une fois de plus, et bons jeux !

      Saxgard · 24 novembre 2021 à 08:48

      Je confirmes après avoir fait 2 parties d’A la gloire d’Odin qu’il est tout simplement excellent. Gros coup de coeur. Même si il faut uniquement battre son score.

      Moi aussi je ne me vois pas jouer à Mage Knight en compétitif.

      Bon bin vivement l’article de Glen More 2. ^^

      Mo

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