Top 5 des reliques
Bonjour, bonjour !
Bienvenue dans un nouveau petit top. On sait que vous les aimez, alors on aurait tort de s’en priver.
Comme il est encore un peu tôt pour parler de mes meilleures découvertes de 2022, nous allons nous intéresser à autre chose : les reliques !
“Mais c’est quoi, une relique ?”
Je suis très heureux que tu me poses la question, même si je l’aurais de toute façon expliqué !
Les reliques est un terme que j’emploie pour les jeux et objets ayant une valeur particulière à mes yeux de félin. Cela peut provenir de leur rareté, leur ancienneté, leur prix, leur origine originale (eh ouais) ou toute autre particularité qui fait d’eux des trésors à part entière. Une relique est par (ma) définition si précieuse qu’elle se doit de ne jamais être revendue : on préférera la conserver jusqu’à la fin des temps et, qui sait, se faire enterrer avec !
Je ne considère toutefois pas que beaucoup aimer un jeu soit un critère suffisant pour le qualifier de relique, sinon ce top ressemblerait à n’importe quel autre. Par exemple, Mage Knight, qui est pourtant l’un des mes jeux préférés, ne fait pas partie de mes reliques. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas rare (du moins pas pour l’instant), pas très ancien (il n’a “que” 11 ans), n’est pas excessivement cher et n’a pas atterri dans ma ludothèque de façon étonnante (à moins que “L’odyssée du colis Philibert” ne mérite une place dans la littérature classique, selon vous).
“Pourtant, si on fait attention, on remarque sur l’image de présentation que le casque dans la relique est celui de Tovak, un personnage de Mage Knight !”
Merci, K’euroline, c’est toujours agréable d’être mis face à ses contradictions devant tout le monde !
Comme la définition de relique reste, malgré tout, variable et subjective, je m’efforcerai d’expliquer en quoi les jeux qui suivront ont ce goût de trésor pour moi.
Maintenant, au boulot !
5. Kingdom Death: Monster
“Ahhh ! Que voilà une belle façon de commencer !”
Si vous suivez ce blog depuis quelques temps, vous savez forcément que Kingdom Death: Monster a une place importante dans ma ludothèque (dans tous les sens du terme).
A l’instar de Mage Knight, KDM est un jeu que j’aime beaucoup, mais il possède, vous vous en douterez, certains attributs qui font de lui une belle relique (toute noire) !
Pour commencer, son prix. Même si nous vivons une époque où il est devenu banal de voir des jeux dont le prix atteint trois chiffres, KDM demeurera encore longtemps l’une des boîtes les plus onéreuses du marché. Car, rappelons-le, le jeu de base coûte à lui seul plus de 400$… wah ! A ce prix là, ne vous attendez pas à le trouver en boutique, non. C’est bien sûr grâce à Kickstarter que ce titan a vu le jour. Un titan de plusieurs kilos de plastique et de carton, et à la boîte énorme. Rien que pour ça, KDM peut se considérer comme une relique.
Mais ce n’est pas tout, car la bestiole se distingue pour sa présence sur la table. Pour peu qu’on aime l’univers macabre, un peu décalé et que la présence de nudité et de pinups sexy ne nous dérange pas, on est forcément subjugué par cet univers qui prend vie sous nos yeux.
Ce qui contribue également à ma fascination, c’est que ce jeu est l’archétype moderne du jeu maudit que des gamins trouveraient dans le grenier de leur grand-mère… avant de comprendre que la boîte les emmènera pour de vrai dans un monde de ténèbres et d’horreurs !
Presque étonné qu’ils n’en existe pas déjà une série télévisée !
“Et puis il faut pas oublier de rappeler qu’on vous raconte une campagne sur le blog et que vous retrouverez là ! Bon, l’ennui c’est que ça fait des mois qu’on avance plus parce que le chat fait sa feignasse, mais il s’y passe plein de trucs marrants. Il y a même K’euroline qui joue et elle s’en prend plein la tronche ! Alors jetez-y un coup d’œil !”
“Je crois utile de préciser que Môssieur n’a pas non plus l’étoffe d’un grand héros, dans cette campagne. Forcément, quand on mise sur les dés pour triompher et non sa cervelle…”
Vous pouvez également consulter la critique du jeu sur le site.
4. Vinci
La présence de celui-là est assez facile à expliquer.
Vinci, ce n’est ni plus ni moins que le vieux jeu qui a survécu dans ma ludothèque.
Par vieux jeu, j’entends que je l’ai reçu quand j’avais 10 piges. Et par survécu, j’entends que j’y prends encore plaisir à y jouer.
Bon, c’est assez facile d’avoir un ou plusieurs vieux jeux auxquels on joue encore, pas de quoi en faire des reliques, dira-t-on. Mais ce qui achève d’élever Vinci au rang de trésor, c’est qu’il possède un mode solo. Et pas n’importe quel mode solo puisqu’il nous fait affronter des joueurs fictifs, fait particulièrement rare pour l’époque (le jeu est sorti en 1999) !
Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemble le jeu en multijoueur, cela sera très simple. Vous connaissez Small World ? Si oui, vous connaissez Vinci. Même créateur et même fonctionnement.
Mais voilà, il se trouve que je n’ai jamais pu blairer Small World à cause de son aspect cartoon et de son absence de mode solo. Vraiment, j’ai un faible pour Vinci avec son plateau de l’Europe et ses dizaines de jetons en bois.
Comme je le disais, le mode solo donne vie à des adversaires contrôlés par le jeu. Leur fonctionnement est très simple dans l’ensemble mais nécessite beaucoup de calculs pour déterminer leurs préférences d’expansion et de jets de d6 pour briser les égalités. Mais franchement, chapeau pour ce mode ! Et puis il est tout à fait possible d’intégrer un ou deux joueurs fictifs quand on joue entre amis.
Vinci est donc peut-être le jeu que j’ai reçu il y a le plus longtemps et auquel je joue toujours aujourd’hui. Jamais je ne te revendrai, mon ami, ô non !
3. Hoplomachus
Hoplomachus nous vient d’une époque où moi, pauvre chat naïf, n’avais connaissance des financements participatifs. Pire, je croyais n’avoir que les boutiques locales pour satisfaire mes désirs ludiques. Aussi, quand j’apercevais un jeu américain à mon goût sur BGG, je soupirais en songeant que le pauvre mortel que j’étais n’aurait jamais la chance d’y jouer.
Hoplomachus était l’un de ces jeux avec Kingdom Death: Monster. Et quelle douleur c’était en sachant que je suis ultra emballé par le thème des combats d’arène dans le monde du jeu de plateau ! Et celui-là se jouait en solo !!!
Un jour, le cœur plein d’audace, je m’osai à taper “Hoplomachus order” sur google. J’étais jeune et fou, après tout.
Et je tombai sur le site de l’éditeur, Chip Theory Games, et je vis que leurs créations étaient accessibles à l’Europe. Le dos suant d’excitation, je cliquai sur “Commander”…
Pendant près d’une semaine, ma vie ne ressembla à rien d’autre qu’à un concentré de réjouissance et d’impatience. Une véritable torture.
Et le gros carton arriva : je pus enfin me jeter dans l’arène. Et le plaisir fut grand. J’avais la totale : Hoplomachus: The Lost Cities, Rise of Rome et Origins.
Une chose est sûre, les jeux de Chip Theory Games font partie des plus facilement identifiables. Ils se caractérisent par leur absence totale de figurines, préférant les jetons de poker. Ils n’ont pas non plus de plateau, mais des tapis de jeu. Et ce qu’il y a de sûr, c’est qu’ils en mettent plein la vue une fois sur la table. Par contre, tout ceci a un prix, et celui-ci atteint parfois des hauteurs vertigineuses selon la taille de la boîte. Acquérir les trois Hoplomachus plus leurs petites extensions m’a coûté la modique somme de 300$ !
J’ai donc beaucoup joué à cette série de jeux. Mais, au fil des années, mon enthousiasme est un peu retombé, pas par réel désintérêt, mais plutôt parce que le principe est tellement bon que je regrette qu’il n’ait pas été davantage exploité. Ces jeux souffrent effectivement d’un manque de variété : il n’y a pas assez de modes de jeu et d’ennemis différents. Et dans le premier opus, The Lost Cities (qui est pourtant mon préféré), le fonctionnement des ennemis est quelque peu… archaïque. J’avais passé du temps à essayer de peaufiner le jeu en rajoutant du contenu avant de me décourager.
Mais ce n’est pas bien grave car le jeu est revenu en début 2021 avec un Kickstarter ! En plus de remasteriser le jeu comme on le connaît, les créateurs ont créé Hoplomachus: Victorium qui est exclusivement consacré au solo ! On y incarne un gladiateur qui combattra dans plein d’arènes mythiques pour gagner en prestige et en puissance. Ça va carrément déchirer !
“Mais du coup, tu vas revendre tes vieux Hoplomachus une fois que t’auras reçu les nouveaux ?”
Eh bien peut-être, oui, on verra !
“Mais dans ce cas, on peut pas dire que c’est des reliques puisque t’as dit que les reliques ne devaient jamais être vendues !”
Euh… ben… c’est-à-dire… euh…
sahsdiufcw4tv34!!!PL<QWU4D87R3HXD3EH !!!! 404 Not Found!!!!!!
La ferme !!!
A vrai dire, j’ai envie de garder ces vieilles boîtes quoi qu’il arrive, mais comme elles prennent de la place aussi… Non, tu sais quoi, je vais les garder, parce que les reliques, on les garde !
Voilà, Hoplomachus, c’est donc la relique qui en jette et qui a embrasé mon cœur de jeune joueur en quête de découvertes !
2. Dungeons Degenerates: Hand of Doom
S’il y a bien un truc que les jeux nous ont prouvé, c’est qu’ils n’ont pas toujours besoin d’être beaux pour séduire.
Mais s’il y a bien un autre truc qu’ils nous ont appris, c’est qu’en étant magnifiques, ils peuvent décupler le plaisir de jeu !
Dungeon Degenerates: Hand of Doom est un candidat que l’on peut qualifier d’œuvre d’art, tant le travail graphique a été poussé. Sans compter que ce dernier s’éloigne clairement des tendances actuelles telles que le look cartoon (Smaaaaall Wooooorld !!!) ou les illustrations hyper léchées qu’on retrouve un peu partout.
Bref, Dungeon Degenerates peut se vanter d’afficher une patte graphique somptueuse et originale.
Mais encore faut-il l’apprécier, c’est vrai. Car les couleurs peuvent faire mal aux yeux…
C’est particulier, je vous l’accorde ! Moi-même, je détestais au début. Mais avec un peu de recul, j’ai fini par en apprécier l’excentricité, et puis cela me rappelait le design retro qui date pourtant d’une époque que je n’ai pas connue.
En tout cas, les illustrateurs – qui sont également les auteurs du jeu – n’ont pas chômé puisqu’ils ont créé pas moins de 120 cartes monstre dans le jeu de base, toute avec leur propre dessin et sans le moindre doublon (oui, c’est rare, aujourd’hui) !
Rien que pour sa présentation hors-norme, le jeu mérite sa place dans le top des reliques. Mais ça serait s’arrêter à la couverture du livre, car le contenu mérite une attention toute aussi particulière. Nous incarnons des fugitifs qui vont explorer un monde riche en couleurs (c’est le cas de le dire) qu’ils altèreront en même temps (les régions nettoyées de leurs monstres deviendront moins dangereuses et de nouvelles villes pourront voir le jour). Un genre d’Open World sur plateau, quoi, tant la liberté d’action est grande. Mais ne vous attendez pas non plus à jouer les touristes en toute tranquillité, car le temps presse avant que la main du Nécromancien n’anéantisse le royaume !
Notez que le jeu peut se jouer en sessions indépendantes mais qu’il brille surtout en campagne. A condition de pouvoir le garder sur la table quelques jours d’affilée !
“Certes, le jeu a de l’allure, mais je crois utile de préciser qu’il ne fera pas le bonheur des Eurogamers. Malgré les décisions à réfléchir, il récompensera surtout ceux qui ont de la chance aux dés et ramassent de bons objets. Vous êtes sur le territoire de Sinatrash, ici, attention !”
“Ouais, c’est le côté obscur ! Venez, on a des cookies !”
1. Magic Realm
Commençons par un petit défi.
En vous basant sur la couverture, de quelle année pensez-vous provient le jeu ?
Allez, vous avez le droit à trois essais !
La réponse : 1979.
Pas mal non ?
Ça en fait le jeu le plus âgé de ce top. Et le plus âgé de ma ludothèque, en fait. Peut-être le seul jeu que possède qui vient d’une époque où je n’étais pas né.
En deux mots, Magic Realm est un jeu dans lequel nous incarnons un aventurier qui parcourra un royaume magique (d’où le titre) en quête de gloire et de puissance.
Basique, non ?
Eh bien croyez-moi, le jeu ne l’est pas. En plus d’être mon plus jeu le plus âgé, il est également le plus compliqué !
Si vous ouvrez son livret de règles, vous aurez l’impression de consulter un annuaire. Beaucoup de petits textes et quasiment pas une seule illustration. Et le nombre de points à retenir est sidérant, reléguant Mage Knight au rang de jeu familial, c’est dire !
En fait, le jeu a connu deux éditions, avec des règles présentées différemment.
Dans la première, tout y est expliqué en bloc, de quoi décourager.
Dans la deuxième, les règles prennent une forme de tutoriel en intégrant les différents éléments de partie en partie. Très didactique ! Sauf qu’il en devient incroyablement ardu de retrouver un point de règle en particulier, par la suite, car il n’y a ni table des matières ni index !
Heureusement, les fans actuels du jeu (parce que oui, il y en a encore) ont rédigé une 3ème édition des règles, beaucoup plus moderne et claire. Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont même conçu un livret de tutoriels pour apprendre les règles au fur et à mesure (comme le veulent les règles de la deuxième édition) ainsi qu’un livret d’apprentissage narrant des parties fictives en solo pour chaque classe de personnage, un peu comme si vous lisiez un roman. Plusieurs centaines de pages en perspectives. Un travail de malade, et proposé gratuitement sur Board Game Geek !
Mais que cache ce jeu pour être aussi compliqué, me demanderiez-vous ?
Pas mal de choses. On peut acheter des objets, affronter des monstres, utiliser de la magie, trouver des passages secrets, franchir des collines, recruter des suivants, se déplacer furtivement etc.
Rien d’incroyable, en somme. Sauf que tous ces points fourmillent de détails. Par exemple, on peut demander à l’un de nos suivants d’élite de se promener sur le plateau de son côté avec ses propres suivants. Et comme les suivants ne travaillent que si on les paye, il faut garder en compte le nombre de jours où ils pourront se promener seuls avant de s’affranchir de nos services.
Vous voyez un peu le truc ?
Et quel est le but du jeu ?
En multi, il faut acquérir en premier un certain nombre de points de prestige et de pièces d’or, il me semble (oui, cela fait longtemps que je n’ai plus ouvert le jeu).
En solo, il n’y aura pas d’adversaires pour vous mettre la pression, mais le royaume est tellement dangereux que l’on pourrait considérer la survie comme l’objectif principal, quand on débute !
Maintenant, je vais vous confier un petit secret, mais ne le répétez pas trop aux autres, car j’en ai honte.
J’ai payé le jeu très cher (d’occasion, évidemment) pour me le faire livrer depuis les États-Unis.
Et je n’y ai toujours pas joué !
Enfin si, j’y ai un peu joué, mais je n’ai toujours pas réussi à faire de vraie partie, seulement quelques tutoriels. J’ai appris à me déplacer furtivement, à repérer les raccourcis, trouver des trésors et combattre certains monstres. Et tout ça, je ne l’ai fait qu’avec un seul personnage : le chevalier blanc (et le jeu en propose 16 différents). Il y a encore plein de choses que j’ignore, comme utiliser la magie, l’un des points les plus compliqués.
Et si je décidais de m’y remettre, j’aurais intérêt à tout reprendre depuis le début. Mais ce n’est pas bien grave, car le jeu possède un tel charme que même les tâches les plus basiques sont intéressantes quand on débute.
Promis, je vous ferai part de mes exploits (et humiliations) quand je repartirai à l’aventure !
Bonus : Ma collection de manuels Dungeons & Dragons 3.5
Eh oui, avant de m’adonner sérieusement aux jeu de plateau, j’adorais vivre de folles aventures dans Dungeons & Dragons 3.5.
Pour tout dire, je ne faisais qu’y jouer seul, quasiment, endossant le rôle de MJ et de joueurs à la fois. Et croyez-moi, je m’amusais comme un fou !
Ma collection de manuels est peut-être mon bien le plus précieux émotionnellement, dans ma modeste caverne. Et je ne rêve que d’une chose : replonger dans ce monde magique où notre imagination est la seule limite.
Pour le moment, l’investissement nécessaire m’intimide, c’est vrai. Mais le jour viendra, tout comme celui où je rejouerai à Magic Realm. Et je serai là pour vous conter tout ça, car vous le valez bien, hé hé !
“Nous voilà arrivés en fin d’article. Je suis sûre que, comme moi, vous êtes tous déçus de l’absence de jeu à l’Européenne dans cette liste, à l’exception de Vinci. Sachez que pour vous, joueuses et joueurs intelligents, je bataille quotidiennement pour proposer quelques “vrais jeux” sur la table du chat. Mais la tâche est délicate car ce dernier est encore sous la coupe de Sinatrash. Promis, notre heure viendra ! En attendant, on serait curieux de connaître vos reliques, si vous en avez. Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle journée !”
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